L'aide à la prise des médicaments : un acte très encadré mais trop souvent banalisé
Selon le code de la santé publique, lorsqu’il exerce « dans un établissement ou service à domicile à caractère sanitaire, social ou médico-social », l’infirmier peut collaborer avec certains professionnels qu’il encadre pour la réalisation d’actes relevant de son rôle propre.
En EHPAD, c’est le cas pour les aides-soignants et accompagnants éducatifs et sociaux (AES) qui peuvent, sous la responsabilité de l’infirmier, réaliser auprès des résidents une « aide à la prise des médicaments sous forme non injectable ».
Cet acte qui consiste à faire prendre le médicament au résident ou à l’aider dans ses gestes et à priori simple, peut être à l’origine d’événements indésirables associés aux soins si toutes les conditions d’exécution ne sont pas réunies.
Rappelons tout d’abord de pas confondre aide à la prise et administration médicamenteuse.
L’aide à la prise, relevant du rôle propre infirmier, ne constitue qu’une étape du processus plus complexe d’administration qui lui, relève du rôle infirmier sur prescription médicale.
Il appartient donc à l’infirmier, lorsqu’il sollicite l’aide-soignant ou l’AES pour une aide à la prise de médicaments, de réaliser l’ensemble des autres étapes relevant de l’administration et notamment la préparation (broyage des médicaments, préparation de solutions buvables en gouttes…).
Pourtant, il n’est pas rare de constater des glissements de tâches et des mauvaises pratiques, alors même que l’administration médicamenteuse constitue, selon la HAS, l’étape du circuit du médicament qui cumule le plus d’erreurs.
En outre, au travers des différents textes qui l’encadre, pour qu’une aide à la prise soit réalisée par un aide-soignant ou un AES, un certain nombre de conditions cumulatives doivent être réunies :
Enfin, les référentiels de formation conduisant au diplôme d’aide-soignant et d’AES sont différents ne leur octroyant pas les mêmes droits dans la réalisation des actes relatifs aux médicaments.
En résumé, l’aide à la prise des médicaments ne doit donc pas être considérée comme un geste anodin sans contrainte pour les professionnels ni sans risque pour les résidents.
Il appartient aux établissements ou structures de soins de s’assurer que l’aide à la prise médicamenteuse est réalisée dans le respect des obligations réglementaires, et que les professionnels qui en ont la charge disposent des habilitations nécessaires à la réalisation des actes qui leurs sont confiés.
Dans ce cadre, OPTIMYSE SANTE accompagne les structures et établissements de soins médico-sociaux, en proposant deux dispositifs en lien avec le médicament :
Mise en ligne le 18/10/24 par Myriam BILLAUD